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SECONDE
GUERRE MONDIALE

 

FAITS DE RESISTANCE EN BASSE-NORMANDIE

 

René FRAPPIER
23/10/1902 - 22/02/1995

 

  Pendant la dernière guerre, à Gonneville-Saint-Vaast (Calvados), René Frappier était chef de la gare où il habitait avec sa femme et ses cinq enfants. Plusieurs employés de la S.N.C.F. appartenaient à la Résistance, dont deux de ses collègues, MM. Tréfouel et Manouris ; M. Tréfouel est mort en déportation et M. Manouris a été fusillé par les Allemands entre 1942 et 1944.
Dans la soirée du 16 août 1943, dans les environs de Saint-Vaast, l'armée allemande repère et tire sur un avion de chasse de la R.A.F. (Royal Air Force) qui explose ; le pilote Norvégien, Soren Liby, réussit à sauter en parachute et atterrit dans la campagne. " Quelqu'un " l'a aidé à trouver des vêtements civils et lui a indiqué la gare. Le lendemain matin, très tôt, il vint frapper à la porte de la salle d'attente avant l'ouverture de la gare. C'est madame Frappier qui lui ouvre. Il parlait allemand, ce qui éveilla la méfiance du chef de gare et de sa femme...
  Pendant que les Allemands battaient la région à sa recherche, le fugitif est resté caché environ deux jours dans un champ clos au bout du jardin. En ce jour de grande canicule, les recherches demeurant infructueuses, les Allemands rentrèrent dans la cuisine, à la gare. Ils s'installèrent autour de la table et madame Frappier leur servit à boire. La conversation allait bon train : " On ne le rattrapera jamais, il doit être bien loin maintenant… " Soren Liby était à la même table et ils buvaient ensemble… Madame Frappier n'avait vraiment pas peur. Elle parlait d'ailleurs allemand. Quant Soren Liby, il comprenait tout mais il n'a pas ouvert la bouche pendant tout le temps que les Allemands sont restés dans la maison. René Frappier l'a ensuite conduit à Cabourg. Déguisés tous les deux en paysans, à vélo, ils ont traversé Houlgate, Dives et surtout le pont de Cabourg gardé par les soldats aux quatre coins. Ils ont eu la chance de passer avec tous les gens qui vaquaient à leurs occupations, sans être arrêtés.

  A plusieurs reprises, il y a eu des parachutistes anglais, canadiens, qui ont pris le train à la gare de Gonneville, accompagnés de résistants, toujours habillés en paysans. Au moment du débarquement, avec quelques membres du réseau, René Frappier est allé récupérer plusieurs parachutistes tombés au mauvais endroit, les a rassemblés dans une ferme pour les conduire en lieu sûr.
  A la Libération, les voies étaient coupées, il n'y avait plus de train. Les Allemands se retiraient mais deux ou trois d'entre eux étaient restés en arrière avec la mission de faire sauter le pont au-dessus de la petite gare de Gonneville. René Frappier, resté seul avec eux à la gare, tandis que toute la famille s'était réfugiée dans les carrières où un hôpital avait été aménagé au bout du cimetière, leur a servi force cafés-calva. Ils sont repartis dans un état d'ébriété tel qu'ils n'ont pas fait sauter le pont !

Marie-France Flageul-Tsujino
Juin 2001

 

  René Frappier était mon grand-père. Il est décédé en 1995 sans que je puisse malheureusement recueillir son témoignage direct. Pour composer cette page, j'ai donc interrogé sa fille, Jeanne Frappier-Flageul, ma mère. Toutes les activités de son père étant tenues dans le plus grand secret, elle n'a pu raconter que ces faits dont elle a été le témoin direct. Lors de réunions de famille, j'ai moi-même entendu mes grand-parents évoquer leur péripéties durant cette guerre : des Alliés cachés au grenier, dans les toilettes... et qui, s'ils furent âprement recherchés, ne furent jamais trouvés... Sans doute grâce au calva dont ils se sont servis maintes fois pour détourner les mauvais esprits... Mais surtout grâce à ma grand-mère qui maîtrisait la langue allemande, ce qui a permis de sauver bien des situations.  

  Mon grand-père a reçu des décorations (lors du décès de sa femme, en 1976, il lui a décerné l'une d'elles en affirmant: “ Elle l'a méritée autant que moi ”), des lettres de remerciements et de félicitations, entre autres du Comité Départemental de Libération du Calvados, ainsi que la lettre écrite au nom du Président des Etats-Unis d'Amérique par le général américain D. D. Eisenhower et reproduite ici :

Cliquer pour agrandir

  Je recherche les témoignages de personnes ayant connu ou entendu parler de mon grand-père ou des réseaux de résistance dans le Calvados. Merci de m'aider.

  Sincères remerciements à Virtedit pour son assistance éditoriale et l'hébergement de cette page.

Marie-France Flageul-Tsujino

  E-mail :  mftsujino@yahoo.fr

Page personnelle


ACTUALISATION DE LA PAGE (18.12.2023)
Un interntaute anglais, Bob PEARSON, a contacté Marie-France Flageul pour lui donner des informations sur ce sergent Loby qui fut caché par son grand-père. Deux textes (en anglais) sont mis en ligne. Le premier est consultable en ligne <https://aircrewremembered.com/liby-soren-kjell.html> (page consultée le 16.12.2023) ou sous forme d'un fichier PDF  : il s'agit d'une page relatant l'évasion de trois pilotes de la RAF (Royal Air Force) parmi lesquels le sergent Liby. Le deuxième document, un rapport secret tiré des Archives nationales du Royame-Uni, concernant les mésaventures du sergent Loby, est consultable sous forme de fichier PDF. Je m'associe à Marie-France Flageul pour remercier vivement Mr Bob PEARSON pour les documents portés à notre connnaissance. Je copie-colle le lien qu'il a communiqué vers le livre d'un de ses compatriotes,
Oliver Clutton-Brock, auteur de RAF Evaders: The Complete Story of RAF Escapees and their Escape Lines, Western Europe, 1940-1945, London : Gulf Street Publishing, 2009, et dans lequel est évoqué le sergent Soren Liby :
< https://books.google.co.uk/books?id=i9EcEAAAQBAJ&pg=PT380&lpg=PT380&dq=Flying+Officer+S%C3%B8ren+Liby%C2%A0&source=bl&ots=NchD4wq_oJ&sig=ACfU3U3VIqQ6K8AqXdBim0ag0ogR7kF5Nw&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwiR8Ojmh9WCAxXzWEEAHcgNCG44ChDoAXoECAMQ
Aw#v=onepage&q=Flying%20Officer%20S%C3%B8ren%20Liby%C2%A0&f=false > (page active le 18.12.2023)
Le webmaître (18.12.2023)



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