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GLACIERS ET CLIMATS :

"NE FAISONS PAS DIRE AUX GLACIERS
CE QU'ILS NE DISENT PAS !"

par

Robert VIVIAN

Professeur des Universités, Glaciologue

 

  > 5 - Alors pourquoi ce discours, convenu et simpliste à la fois, sur une supposée "débâcle" actuelle ou prochaine des glaciers alpins ?

 - Une évidence glaciologique
 
Au cours du XXe siècle, le recul de 1925 à 1965 (même si depuis 1965, les choses ont bien changé, on vient de le voir...) a marqué les esprits.
  La fusion n'ayant touché essentiellement que les langues et les fronts, ce recul des fronts, très photographié, avait de quoi frapper les opinions (photo prise en 1900 - photo prise en 2000 : la différence est sans appel) ; mais on ne doit pas vivre sur des souvenirs !

  La réalité est que les reculs importants ont surtout affecté les petits glaciers, et tout particulièrement ceux exposés au Sud (exemple du glacier de Sarennes dans le massif des Grandes Rousses, étudié depuis 52 ans par les Services des Eaux et Forêts, puis ceux du Cemagref ; cf F. Valla et F. Guirado, SHF 2001).
  Les grands glaciers alpins eux-mêmes, après leur crue (à plus de 60% de leur effectif) de 1920, ont aussi reculé pendant un demi-siècle. Mais pour ces glaciers, moyens et grands,
les reculs, même spectaculaires pour des personnes peu averties, n'ont représenté que peu de chose par rapport à leur masse totale : à la Mer de Glace par exemple, en un siècle, la disparition du glacier des Bois (la langue débouchant dans la vallée de Chamonix) et l'abaissement des profils transversaux correspond à une perte de glace qui n'est que de l'ordre de 7 à 8 % de la masse globale du glacier. Elle est un peu plus forte (10%) pour le glacier du Rhône (Haut Valais). D'une manière générale, les glaciers ont encore des réserves !

  Il n'y a donc pas lieu de s'affoler (quand bien même de petits glaciers disparaîtraient encore de nos jours) ! Chamonix, que certains voient désertée prochainement par ses glaciers a, sur les moyen et long termes, autant de chance - si ce n'est plus - de subir les effets destructeurs de prochaines crues glaciaires !

 

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  - L'éternel problème des experts
  Qui ne s'est jamais interrogé sur les querelles d'experts (ce sont tous de bons scientifiques pourtant) lors des procès juridiques. Dans le domaine scientifique traditionnel, c'est exactement la même chose : il faut savoir qu'il y a les mêmes oppositions visibles ou invisibles ; non pas tellement sur la réalité des choses (ex. des gaz à effet de serre, tout le monde est d'accord), mais sur leur exploitation. Exemple : Les variations de CO2, l'effet de serre, les industries humaines, seuls compteraient… Ce disant, c'est oublier que les hommes ne sont pas grand chose au regard des vicissitudes de la planète-terre dans l'univers.

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  - Une constatation : un environnement intellectuel favorable

  Dans le jugement porté sur l'évolution des glaciers, il y a, en fait, quelque chose de passionnel qui a un rapport avec l'imaginaire et qu'expliquent relativement bien les enquêtes d'opinion sur le rapport du public à la science.

  - 90 % des Français estiment (Le Monde du 30 novembre 2000 ; enquête Sofres pour le Ministère de la recherche) que la recherche est une priorité nationale.
  - 88 % des Français font confiance à la science et au progrès technique (Sofres échantillon sur 1500 Français pour L'Usine nouvelle). Plébiscite qui touche toutes les catégories sociales (les cadres supérieurs sont les plus enthousiastes) cf article du Monde du vendredi 2 mars 2001. Mais une "confiance enthousiaste", n'est-ce pas déjà un début d'aveuglement ?

 

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